Mardi matin, premier jour de festival, tout le monde semble s'affairer au cinéma Rex. Dans quelques heures, le hall grouillera. Alors à 10 heures, c'est un peu le calme avant la tempête. Mardi soir, lors de la cérémonie d'ouverture, le nouveau délégué général du festival Jean-Raymond Garcia a signé avec le président Pierre-Henri Arnstam une charte pour la parité et la diversité. Nous l'avons interrogé à ce sujet. Nous lui avons demandé ce qu'était précisément la Charte et ce qu'elle représentait pour lui. Il nous a confié que c'était pour lui un document essentiel pour remédier aux inégalités salariales et de reconnaissance. Le collectif 50/50 à l'origine de cet accord a pour but l'équité, la parité et la diversité dans le milieu du cinéma. Il a évoqué à ce sujet une photo qui lui tient à cœur : Agnès Varda entourée de 80 réalisatrices sur les marches du Palais de Cannes. Le délégué général aurait aimé signer la Charte au Centre Culturel car c'est pour lui un mouvement inéluctable vers l'avenir qui devrait préoccuper la jeunesse. Même avant la signature, le festival s'inscrit déjà dans cette trajectoire : en effet, le comité de sélection des courts métrages a choisi trois films réalisés par des femmes ainsi que trois films réalisés par des hommes.
Jean-Raymond Garcia devant le cinécafé |
En 28 ans de métier, Jean-Raymond Garcia ne se rappelle pas avoir été témoin de harcèlement sexuel à proprement parler. Néanmoins, il admet avoir assisté à plusieurs reprises à des comportements inappropriés à l'encontre de femmes, notamment en festival. Selon lui, le mouvement #MeToo a eu un plus gros impact aux Etats-Unis qu'en France. A ce propos, il nous a notamment parlé d'une enquête menée par le magazine "Elle" qui n'a pas abouti à cause d'un manque de témoignages. Cependant, ce mouvement a ouvert une brèche dans laquelle il faut s'engouffrer pour enfin atteindre l'égalité. Il rebondit en évoquant le récent reportage de Médiapart relatant les propos d'Adèle Haenel. Elle révèle les abus sexuels que lui a fait subir le réalisateur Christophe Ruggia lorsqu'elle était adolescente. Suite à ce témoignage, une enquête judiciaire a été ouverte par la Parquet de Paris. Le délégué général espère que la Charte qu'il s'apprête à signer permettra de séparer un avant et un après au niveau de l'égalité dans le milieu du cinéma. Et on espère aussi !
Alice Kneblewski
Faustine Felez
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