jeudi 14 novembre 2019

La vie n'est pas un long fleuve tranquille

  Aujourd'hui, nous avons assisté à l'atelier cinéma d'animation qui s'est déroulé au centre culturel. Cet atelier aurait du être présenté et animé par Serge Elissalde (un réalisateur de films d'animation très reconnu), mais pour cause de maladie, ce sont deux jeunes étudiants à l'EMCA (Ecole des Métiers du Cinéma d'Animation) qui ont pris la relève. Ces jeunes, une fille et un garçon, dont nous ne connaissons pas les noms, ont commencé par nous parler de leur grande école :
  • Elle est réputée dans le monde entier, certains étudiants ne sont pas Français.
  • Pour pouvoir y étudier, il faut réussir le concours d'entrée. Il s'agit de rendre un dossier comportant photos, films, ou tout autre projet personnel. A la question "comment se préparer pour ce concours ?", la jeune étudiante a répondu qu'il fallait surtout se diversifier et beaucoup s'entraîner.
  • Les admis ne sont pas nombreux (40 reçus sur environ 200 candidats), ce qui facilite énormément l'entraide entre étudiants.
  • Beaucoup de temps libre leur est laissé afin de développer des projets personnels.
  Lors de cette rencontre, 9 films ont été projetés, ce qui n'a pas laissé beaucoup de temps aux questions que les élèves avaient à poser. C'est d'ailleurs la remarque qui est revenue le plus souvent.

   Le premier court métrage s'intitulait Feux croisés. C'est un film d'animation de fin d'année qu'un étudiant de l'EMCA a réalisé, scénarisé et promu. Il traite d'un sujet politique sensible : le conflit entre le Kurdistan et la Turquie. Il se termine sur la mort violente du protagoniste et de son cher animal, ce qui nous choque et nous laisse coi.

Scène finale

  Plusieurs courts métrages se sont ensuite enchaînés : Doors, A ma table, Au creux et Boomerang.
Ces films sont des produits expérimentaux réalisés lors d'ateliers que l'école met en place.
Le second, A ma table, a été coproduit avec deux détenus, emprisonnés depuis 10 ans. Ils ont tout de suite souhaité éviter le sujet de la prison et ont donc choisi la nourriture. Le film n'est pas en dessin pur comme Feux croisés, mais mêle plusieurs techniques : la photographie, la gravure et le dessin.

Scène de A ma table

  Le film le plus apprécié et sans doute le plus émouvant, est ASE, qu'as-tu fait pour tes enfants? 
Le sigle du titre signifie "Aide Sociale à l'Enfance", ce qui annonce l'atmosphère de ce court métrage. Le réalisateur s'est inspiré d'un témoignage audio et a réalisé les dessins ensuite. La protagoniste exprime sa colère et ses émotions envers l'A.S.E, qui n'a pas su l'aider quand elle en avait besoin. Au contraire, le juge à décidé qu'elle devait rester chez son père, qui la violentait, pour préserver le lien parent-enfant. Elle aurait évité les abus sexuels de son père si la justice l'avait retirée de ses griffes et c'est pourquoi elle entretient une haine et un certain désarroi contre l'institution et son père.
Son histoire a touché tout le public, personne n'est resté de marbre et certains, même, ont versé quelques larmes.

Protagoniste en bleu et son père représenté par le monstre


  D'autres films ont été projetés, mais celui qui est resté en mémoire est sans aucun doute Gardée à vue. Le personnage principal est une jeune femme ayant passé une nuit en garde à vue. Elle nous raconte ici l'horreur qu'elle a vécue  et l'humiliation engendrée par le comportement des policiers :
  • mensonges pour leur faire perdre leurs repères
  • insultes
  • besoins vitaux (manger...) des détenus à la bonne volonté des gardes
  • bruits incessants et éclairages agressifs qui empêchent le sommeil
  • cellules insalubres, sans aération ni hygiène.
Ses droits et sa dignité ont été "bafoués" et ces vingt-quatre heures ont représenté une extrême épreuve mentale.

Cellule de garde à vue

   Pour résumer, les films proposés ont eu pour but de nous faire réfléchir sur des sujets très différents, tragiques et pour la plupart tabous.
La seule déception a été de ne pas avoir pu poser plus de questions et de ne pas être beaucoup plus renseignées sur le métier en lui6même.

Léa Couderc et Maëlis Colombel

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