Mercredi, Franck Victor, réalisateur, a
animé un atelier-rencontre sur la direction d’acteur. Notre équipe est partie faire
connaissance avec cette technique fondamentale du cinéma.
Être acteur n’est pas simple…
Alors, suivez les conseils d’un professionnel !
Ollivier Briand et
Franck Victor
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Un jeune acteur doit d’abord savoir
choisir son rôle : « on peut tout jouer, mais on ne sera
pas forcément crédible dans tous les rôles » nous dit Frank Victor. Et ce n’est
pas une question de talent : Jean Gabin a toujours joué les
mêmes rôles, et on voit mal Fabrice Lucchini interpréter le rôle d’un
ouvrier à l’usine…
Le jeu d’un acteur de cinéma est
très différent de celui d’un comédien de théâtre. L’acteur
se trouve « dans un cadre ». Quand on est filmé en plan
serré, il faut faire passer autrement l’énergie et l’émotion
que par le langage du corps. Il faut donc connaître « son
outil » : il faut connaître sa tristesse, sa colère, ses émotions,
pour pouvoir les rendre à l’écran. Il faut apprendre à ne plus
faire semblant, « à montrer ce qu’en temps normal on
voudrait cacher ».
D'ailleurs, les acteurs doivent se filmer très
régulièrement, pour pouvoir montrer leur travail. Il s’agit souvent de
films d’entraînement conçus spécialement pour eux, qui leur
permettent d’explorer des rôles particuliers, ou de travailler sur
l’expression de telle ou telle émotion.
C'est, selon Frank Victor, l'essentiel du travail d'acteur : la recherche de l’émotion. Il doit pouvoir s’isoler
pour rechercher cette émotion, ne pas être gêné par les gens qui
courent partout sur le plateau... C’est pour cela qu’un acteur
est souvent séparé des techniciens : c’est très compliqué d’être
en lien avec tout le monde quand on doit chercher une émotion, et
c’est le rôle du réalisateur de créer l’atmosphère souhaitée.
Pour Frank Victor, l’acteur doit être en confiance pour pouvoir rendre les émotions que recherche le réalisateur. Mais il
existe des méthodes plus… violentes. Par exemple au cours du tournage du film
Shining, Kubrick a compris que plus il hurlait sur
l’actrice, plus elle était dans un état de stress, meilleure elle
était à l’écran. Ça a été un tournage très dur pour elle,
mais Kubrick a obtenu ce qu’il voulait pour son film.
Heureusement, chaque réalisateur a sa propre méthode de direction
d’acteurs, et tous n’appliquent pas la méthode de Kubrick !
A une lycéenne qui l’interroge sur
les larmes, le réalisateur répond que certains rares acteurs/actrices
pleurent sur commande, « comme des fontaines », la plupart ne savent pas pleurer. Donc
« on triche » : on met des fausses larmes, et même
des larmes numériques !
« Les chefs
d’œuvres du cinéma, c’est quand un acteur, un réalisateur et
un auteur raconte la même histoire, comme dans Le parrain de Francis
Ford Coppola » conclut Franck Victor.
Retrouvez l’atelier complet en
cliquant ici
Valentin Coupinot, Thomas Leducq.
Article très pro , très instructif sur le jeu d' acteur. Bravo pour la rédaction.
RépondreSupprimerUn bel article, c'est très intéressant de connaître l'envers du décor. Vous donnez envie d'assister à un tournage.
RépondreSupprimerExcellent travail! La direction d'acteur doit être un métier passionnant!
RépondreSupprimerGigi