Photo prise sur le site du cinéma Rex de Sarlat |
Retour sur le terrain gériatrique ! Dans une salle où les spectateurs fréquentent plus les salons des comparateurs de conventions d'obsèques que les salons du mariage, notre reporter spécial a, bravant les volutes de naphtaline et le désagrément nasal causé par les couches pour adultes, assisté à la projection du film Masaan (bûcher, en hindi). L'histoire est celle de deux destins croisés, qui ne se rencontreront qu'à la fin. Deux destins tragiques que ceux de Devi, jeune femme qui travaille dans l'informatique, et de Deepak, étudiant en dernière année d'ingénierie civile.
Le crime de Devi est d'avoir couché avec un garçon à l'hôtel. Ce garçon préférera se suicider plutôt que d'avoir à subir la honte d'un scandale sexuel qui entachera à jamais la réputation de sa famille. Victime de chantage de la part d'un policier corrompu, le père de Devi, un brave commerçant, devra payer 300 000 roupies (environ 4100 euros) pour éviter de voir sa fille jetée en prison. S'ensuit une lutte pour trouver cette somme.
En parallèle de cette histoire qui aurait pu se suffire à elle-même, est racontée celle de Deepak. Celui-ci vient de la caste la plus basse de la société indienne, celle des brûleurs de cadavres. Mais ces études vont lui permettre de quitter cette basse extraction. Hélas, il va tomber amoureux d'une fille qui vit dans la caste supérieure. S'ensuit le drame.
Les dialogues de ce film sont riches (bien que le sous-titrage ne permette pas vraiment de se faire une idée de la qualité de la langue utilisée). Les hors-champs sont magnifiquement bien choisis, et le film ne souffre jamais d'aucune longueur. Un chef d'œuvre (oui, j'ose le mot camarade !) de romance et de fiction. On échappe au traditionnel film de Bollywood, où danse et chant tiennent le rôle de l'affiche, au détriment des acteurs. Aucun chant et aucune danse ne sont présents, pour laisser la place aux bons acteurs qui nous sont offerts. Si vous aimez les films sans grande prétention qui vous font découvrir une autre culture, foncez-y !
Henni Malik et Marine Flaquiere
Article très intéressant et très bien écrit où pointent l' humour et l' ironie. Cela suscite notre curiosité pour aller voir ce film. .Merci aux deux journalistes qui ont fait du bon travail.
RépondreSupprimerQuel monde entre les moeurs du monde occidental et celle de l'Orient!Les deux extrêmes sont néfastes.
RépondreSupprimerle sexe en dehors du mariage est tellement tabou que l' homme est appelé à un destin tragique!
Film qui ne peut que susciter notre intérêt pour comprendre d'autres cultures.