Nous avons eu la chance de pouvoir assister à la conférence de David Cage, créateur et PDG de sa propre entreprise, QuanticDreams. Cette conférence tourne autour de la thématique suivante : Quel est le rapport entre le Cinéma et le Jeu vidéo ?
QuanticDreams, créée en 1997, a l'idée de mettre au point un nouveau type de jeux, souhaitant mêler Cinématographie et interactivité : Detroit : become human, Beyond : two souls, ou encore Heavy Rain. Ce type de jeu repose sur un principe simple : le joueur contrôle certains personnages de son choix, mais ne les contrôle pas tous, et ses choix successifs influencent le déroulement du récit. C'est que David Cage appelle la Narration Interactive. L'entreprise a collaboré avec des acteurs tels que Ellen Page ou Willem Dafoe pour incarner certains personnages des jeux, deux acteurs bien connu au cinéma.
La Narration Interactive se trouve partout autour de nous, annonce David Cage : dans les réseaux sociaux, le théâtre immersif, la réalité virtuelle immersive ou bien ce qu'on appelle "l'interactive TV", quand les spectateurs sont amenés à participer au déroulement de l'émission, par exemple par leurs votes ou leurs commentaires. "Le spectateur ne veut plus être passif, il veut être l'acteur".
Pourquoi vouloir de la narration dans un jeu vidéo ? Notamment pour créer un attachement émotionnel du joueur vis-à-vis de certains personnages, comme on peut s'identifier à un personnage de film ou de série. Carl W. Buehner disait : "Ils oublieront peut-être ce que vous avez dit, mais ils n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir". C'est une partie que David trouve indispensable et qui, selon lui, peut faire changer le monde du jeu vidéo. En particulier, cela permet à un auteur de s'exprimer comme au cinéma !
David Cage durant la conférence
Cette
conférence présentait également le dernier opus de QuanticDream :
"Detroit : Become Human". 4 ans de développement et plus de 2 ans
d'écriture, pour créer une ŒUVRE dans le monde du jeu vidéo malgré de
nombreuses critiques négatives par les médias spécialisés.
Alors
comment fabrique-t-on un tel jeu? La première étape est l'écriture du
script. Sauf que pour Detroit, c'est plus de 4000 pages de scripts
(contre 100 pages en moyenne dans un film) puisqu'il faut prévoir des scénarios alternatifs, dont travailler avec des scripts en arborescence.
La deuxième étape est consacrée à la création des personnages : il faut scanner en photographie 3D tous les acteurs pour le jeu avec la possibilité de le créer à l'identique ou de le déformer. Après, il y a une partie tournage en motion capture avec des caméras en 360° (environ 80 caméras), qui permettra l'animation des personnages. Et pour finir, l'ensemble passe au montage notamment pour recréer la lumière. "QuanticDreams fait tout comme au cinéma au niveau de la cinématographie", résume David Cage.
La deuxième étape est consacrée à la création des personnages : il faut scanner en photographie 3D tous les acteurs pour le jeu avec la possibilité de le créer à l'identique ou de le déformer. Après, il y a une partie tournage en motion capture avec des caméras en 360° (environ 80 caméras), qui permettra l'animation des personnages. Et pour finir, l'ensemble passe au montage notamment pour recréer la lumière. "QuanticDreams fait tout comme au cinéma au niveau de la cinématographie", résume David Cage.
Après
la sortie du jeu, certaines critiques revenaient souvent de la part
de la presse spécialisée : "Un jeu narratif est-il vraiment un jeu
vidéo ?" ou "Un jeu vidéo ne devrait pas parler de sujets réels". David Cage a
répondu très clairement : bien entendu, Détroit est un jeu vidéo mais il est aussi plus qu'un jeu, c'est, selon lui, une "émulation de la
complexité de la vie".
Merci pour ces informations très instructives
RépondreSupprimerPB
Incroyable le travail de ce David Cage! (les Cage sont des bons...)
RépondreSupprimerFiction ou réalité, that is the question
GV